Je suis fan de Batman. Vraiment fan. J’ai grandi entre les comics que mon père m’offrait et le dessin animé des années 90 qui a mis en scène l’un des meilleurs Joker de tous les temps si vous voulez mon avis (et si vous ne le voulez pas, vous l’avez quand même. Cheh). L’univers est vaste et les supports sont multiples : comics, graphic novels, série TV, dessins animés, films, et même musique car oui, la composition originale de Hans Zimmer fait partie intégrante du monde de Batman. Bref, une diversité qui m’a rendue exigeante, voire chiante avec le temps : il y a tant de manières originales possibles pour raconter l’histoire de la chauve-souris, que je trouve insultantes les tentatives cinématographiques des 10 dernières années. 

Et puis j’ai ouvert Spotify, et là, en page d’accueil, c’est comme si mes longues jérémiades sur The Batman de Matt Reeves avaient été entendues par une force lointaine qui me tendait clé en main une proposition, l’air de dire « essaye ça et on en reparle ». Cette force lointaine c’est David S. Goyer, et « ça » c’est Batman Autopsie, une série audio adaptée par Douglas Attal. Batman en podcast. Quelle idée… ORIGINALE ! 

D’abord sur le fond, avec une histoire qui nous plonge dans une introspection de Batman et nous interroge sur sa santé mentale. On y découvre un Bruce Wayne médecin légiste dont les parents Thomas et Martha Wayne sont vivants et coulent des jours heureux à Gotham. WHAT ? Le Moissonneur fait trembler la ville, laissant sur son passage de nombreux cadavres inspectés par Bruce dans les sous sols de l’hôpital où il travaille. WHAT WHAT WHAAAAAT ? Désorientant, intriguant et finalement convaincant ! Cette nouvelle approche de Batman est rafraîchissante et excitante : quel plaisir de se laisser surprendre par l'aventure inédite et décalée d’un personnage que l’on affectionne depuis sa tendre enfance.

Et puis sur la forme car dès l’épisode lancé, on s’immerge totalement dans Gotham : les voix, les musiques et le sound design nous guident dans l’action, nous laissant juste ce qu’il faut de liberté pour se projeter dans l’histoire en assaisonnant à notre guise. Si les films Batman étaient visuellement de plus en plus sombre (au point de ne pas toujours discerner ce qui se passe à l’écran hum hum), autant y aller franchement et se passer d’image : le podcast est totalement immersif et retranscrit l’ambiance oppressante de Gotham sans aucune aide visuelle. 

Batman Autopsie m’a confirmé deux choses auxquelles je crois depuis longtemps. La première, c’est qu’il est possible de se renouveler, de créer, d’innover à partir du même point de départ. Avec un peu d’inspiration et une pointe de créativité, on peut parler d’un même personnage, produit, événement, de mille et une façons et le rendre toujours aussi fascinant et excitant. La deuxième, c’est l’importance du son. Dans un podcast ÉVIDEMMENT mais aussi en vidéo. On peut avoir les plus belles images, le meilleur storytelling et des acteurs incroyables, si le son n’est pas bon, la vidéo ne le sera pas. L’inverse n’est pas vrai. Vous ne me croyez pas ? Bien : vous avez déjà vu cette trend sur Instagram et TikTok qui vous dit de mettre tel ou tel audio (généralement une musique épique ou nostalgique) sur n’importe quelle vidéo de votre téléphone, et elle se transformera en souvenir émouvant que vous pourrez chérir pour le reste de vos jours ? Et bien ça marche ! Essayez, vous verrez. Car le son fait ressortir des émotions bien plus fortes que l’image. 

Alors en ce qui me concerne, la prochaine fois qu’un client me dira « on s’occupera du son plus tard, c’est pas le plus important », je lui montrerai la vidéo de Coco qui se prépare une salade de fruits sur une musique de Ludivico Einaudi et je lui tendrai un mouchoir pour qu’il essuie la petite larme qui coulera discrètement le long de sa joue.

Woopah

L'atelier de Comm
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