Comme tout le monde, je reçois beaucoup de mails inutiles dans ma boite mail. Des publicités pour des objets dont je n’ai pas besoin, des rappels de RDV médicaux, des newsletters pour des lieux que je ne fréquente plus, et surtout, des mails Adobe pour tenir ses utilisateurs informés des dernières mises à jours ou des factures mensuelles à payer. Autant dire des mails que je n’ouvre jamais. Et pourtant, sans savoir trop pourquoi, ce jour-là j’ai ouvert le dernier mail d’Adobe fraîchement reçu du matin. Un mail pour m’informer qu’Adobe allait tenir sa première conférence en France depuis deux ans, avec pour thème The Future of Creativity. Wow, ça y est, le Woopah Gang est enfin reconnu et admiré dans la communauté des créatifs, et nous sommes conviées à l’événement ! Ah non, c’est un mail générique pour convier tous les utilisateurs du Creative Cloud à y assister. Mon ego en prend un coup mais pas grave, j’ai quand même cliqué sur « Participer », comme tous les autres gens en France abonnés au Creative Cloud qui ont aussi cliqué sur « Participer ». Personne ne connaît le Woopah Gang et personne ne dit « Woopah Gang » à part Coco et moi, c’est comme ça. Mais un jour viendra…
Toujours est-il que la conférence était passionnante. Après un long tour d’horizon des nouveautés Adobe (nombreuses et excitantes), des créatifs sont intervenus pour partager leurs expériences variées. Et l’une de ces belles personnes a particulièrement retenu notre attention. Elle s’appelle Louise Melin, et jusqu’en 2020 elle était prof de philo à temps plein et passionnée de photographie dans son temps libre. Aujourd’hui, c’est une artiste 3D accomplie spécialisée dans les textures. Que s’est il passé entre temps ?
Oh trois fois rien ! Une pandémie mondiale qui interrompt le travail des enseignants qui se retrouvent alors enfermés chez eux avec beaucoup de temps libre sur les mains et des ordinateurs à disposition. Certains vont écrire, préparer la reprise, lire, jouer, regarder des films ou encore découvrir. C’est cette dernière option que Louise choisit, et plus particulièrement l’univers de la 3D dans lequel elle n’a jamais trempé ne serait-ce qu’un orteil. Mais pendant un mois, elle s’abreuve de tutoriels et forums pour comprendre les techniques de base de modélisation 3D. Et plus elle avance, plus son attention se porte sur les textures, les détails, la lumière. Elle interrompt la carrière qu’elle s’était vue tracée pour ses trente prochaines années dans l’éducation nationale et devient artiste 3D à son compte.
Quelle inspiration de voir cette femme sur scène nous raconter son parcours et nous montrer avec la même émotion et fierté sa toute première œuvre au bout d’un mois de découverte et son dernier projet deux ans plus tard. Une self taught artiste 3D guidée par sa passion et sa sensibilité artistique. A la fin de sa présentation, j’avais l’impression que tout était possible, et que moi aussi j’allais pouvoir suivre ma passion et réaliser de belles choses.
Je ne sais pas quel deus ex machina m’a poussée à ouvrir ce mail pour me mettre sur la route de Louise, mais heureusement qu’il l’a fait. Car le matin de cette conférence était un matin de doute chez Woopah, comme il en arrive parfois lorsqu’on monte sa propre boite : « Est ce qu’on fait tout ce qu’il faut comme il faut ? Est ce qu’on devrait faire plus ? Est ce qu’on se trompe de chemin ? ». Dix heures plus tard, ces doutes n’étaient plus qu’un vieux tas de déchets balayés d’un revers de main par les mots biens placés d’une source inattendue.
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